Les économistes préparent un modèle économique tunisien

Les économistes tunisiens ont tous convenu de la nécessité pour la Tunisie d'adopter un nouveau modèle économique adapté à la réalité du pays, en tirant les leçons des expériences internationales.

Ce modèle a été débattu à l'occasion du colloque sur "La transition économique en Tunisie" (2 et 3 Mai à la Cité des Sciences), organisé par l'Association des Economistes Tunisiens (ASECTU).

Il est axé sur une approche participative, ciblant la garantie d'une forte valeur ajoutée ( transfert technologique et investissement dans les secteurs innovants), en vue d'ouvrir de nouveaux marchés devant les produits tunisiens. Ce modèle de développement nécessite la révision du système de l'enseignement et la promotion des ressources humaines.

Il doit répondre, selon M.Mohamed Haddar, président de l'ASECTU, aux exigences de la révolution du 14 Janvier 2011, en matière de lutte contre la marginalisation, de réduction des disparités régionales et de promotion de l'emploi.

Les experts ont été unanimes à souligner que le modèle de développement adopté par la Tunisie avant la révolution ne répond pas, en dépit de ses avantages, aux demandes et aux aspirations du peuple. Ce modèle basé, essentiellement, sur la main d'œuvre, les facteurs climatiques et la dévaluation du dinar, a crée des problématiques majeures en matière de développement régional et d'emploi.

Ils ont souligné la nécessité d'adopter un nouveau modèle progressif selon une démarche permettant de préserver les acquis et de réaliser les objectifs escomptés. Un changement radical peut mener au chaos, comme ça a été le cas pour l'Irak, a-t-ils avancé.

La manière de sortir de la dictature aura une influence considérable, selon eux, sur les divers opérateurs économiques, ce qui nécessite l'instauration d'une culture de tolérance et la sauvegarde de la mémoire collective.

Le nouveau modèle de développement est, aussi, tributaire des relations économiques de la Tunisie aux plans local, régional et international, à la lumière des relations historiques avec l'Europe.